Benny Goodman : pas que du jazz
Il y a quelques temps, j’ai évoqué George Gershwin qui était un compositeur éclectique et j’ai aussi écrit sur les ponts qui pouvaient exister entre la musique classique et la variété avec les exemples de Philip Glass et David Bowie. Dans cette ligne de pensée, je vais aujourd’hui aborder Benny Goodman. Immense clarinettiste de jazz, il avait d’autres cordes à son arc. Découvrons cet artiste surnommé « The king of swing » ! Continuer à lire
Le jazz, son premier univers
Ce genre centenaire est l’aspect le plus connu chez Benny Goodman, mais c’est aussi le premier répertoire qu’il a abordé, et ce dès ses plus jeunes années. Natif de Chicago, il a eu parmi ses premières influences Jimmie Noone qui, après avoir joué à la New-Orleans, berceau du jazz, a été « bandleader », chef d’orchestre de jazz, à Chicago. Son apprentissage a semble-t-il été rapide et il est très tôt devenu un excellent instrumentiste. Après avoir réellement débuté en tant que professionnel à seulement 12 ans en 1921, c’est 5 ans plus tard qu’il fit ses premiers enregistrements. A cette époque, il jouait dans l’orchestre de Ben Pollack, batteur et « bandleader » qui avait le don de repérer et engager les talents émergents.
Benny Goodman en a fait partie, tout comme une autre figure importante du jazz, Glenn Miller. Goodman est ensuite très vite devenu lui-même « bandleader »
Puis vint le classique
A 40 ans, le clarinettiste décida de passer au classique. Mais cela demanda une « adaptation », le jeu de la clarinette, notamment l’embouchure mais pas seulement, n’étant pas le même pour ces 2 répertoires. Pour cela, il prit des cours avec le clarinettiste anglais Reginald Kell, soliste de grands orchestres anglais, qui vécut quelques années aux Etats-Unis. Il a cependant fallu un certain temps avant que le clarinettiste anglais ne l’accepte en tant qu’élève, considérant que ses leçons, avant d’améliorer le jeu de Benny Goodman, le détériorerait et il ne voulait pas passer aux yeux des américains pour celui qui a « gâché Benny Goodman ».
En plus de prendre des cours, Benny Goodman alla jusqu’à commander des œuvres pour clarinette et orchestre aux plus grands de son époque. C’est lui qui commanda par exemple à Aaron Copland un concerto pour clarinette qu’il créa en novembre 1950. On lui doit aussi la création américaine de la Sonate pour clarinette et piano de Francis Poulenc le 10 avril 1963, quelques jours après la disparition du compositeur français. Ce jour là au Carnegie Hall, le clarinettiste était accompagné au piano par Leonard Bernstein, excusez du peu !
Un clarinettiste ancré dans son temps donc, mais pas seulement ! Il a aussi interprété le Concerto pour clarinette de Mozart et ceux de Weber.
Et il le fit avec talent ! Je vous laisse en juger par vous-même avec une écoute du concerto de Mozart :
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