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Brève histoire du Blues

On ne le répètera jamais assez : on doit tout au blues. On attribue à raison cette musique aux noirs victimes de l’esclavage dans les champs de coton au XIXe siècle ; c’est vrai, mais une bonne partie du rythme blues est aussi influencée par les chants traditionnels amérindiens, et sa mélodie par les gammes asiatiques… Le blues est la musique des minorités qui peuplent cette jeune et sauvage nation américaine. Et tout au long de son évolution, le genre ne cessera de s’adresser aux marginaux, aux révoltés et autres laissés pour compte de l’Histoire. Continuer à lire

Les origines : le (Mississipi) Delta Blues

Dans les années 1920, les chanteurs noirs interprètent une musique bien différente des standards de l’époque. Les chansons sont plus personnelles et mélancoliques, et leur structure s’inspire directement du gospel. On regroupe ces pionniers autour de l’appellation Delta Blues, en référence au delta du Mississippi d’où ils proviennent tous. Le plus fameux est sans conteste Robert Johnson, auteur de seulement vingt-neuf chansons enregistrées, dont beaucoup deviendront des standards du genre, tels Cross Road Blues ou Sweet Home Chicago ; et héros d’une légende dans laquelle il aurait échangé son âme au diable à un carrefour (le fameux Crossroads) en échange de son fabuleux don pour la guitare.

Robert Johnson, Skip James, Son House ou Sonny Boy Williamson, iIs vont définir les bases réglementaires du genre : sur un plan instrumental, ce qui caractérise le Delta Blues c’est la présence quasi constante de guitares acoustiques (presque toujours des modèles Parlor, petites guitares bon marché au format de la guitare classique mais équipées de cordes en acier). À cela s’ajoute éventuellement quelques percussions légères et l’harmonica – autrement dit des instruments de voyage. Pas étonnant que le genre ait rapidement gagné d’autres contrées.

La consécration du Chicago Blues

C’est à Chicago que cela c’est électrifié. En 1950, avec l’arrivée de la première guitare électrique sans caisse (ou solid body), la Fender Broadcaster, le joueur peut à présent faire entendre des mélodies dans un orchestre : c’est enfin l’occasion de briller par des solos de guitare. L’harmonica s’amplifie lui aussi, et à présent on joue accompagné d’une basse et d’une batterie. Le genre donnera très vite naissance au Rythm and Blues puis au Rock’n’Roll, version du blues en binaire et au tempo plus acéré, interprété par des Blancs et pour des Blancs, tandis que le blues reste une musique majoritairement noire. Les artistes incontournables du Chicago Blues sont Muddy Waters, BB King, Buddy Guy… leur renommée ne cessera de grandir, et le blues verra alors son influence grandir au-delà des frontières du pays.

La mondialisation et le British Blues

Keith Richards, guitariste légendaire des Rolling Stones, se souvenait qu’adolescent, il récoltait avec ses camarades toutes leurs économies pour investir dans les dernières nouveautés du Chicago Blues arrivées fraîchement par bateau. La jeunesse anglaise en 1960 se reconnait rapidement dans le blues et le rock’n’roll, séduite par ce rythme libre, facile et diablement efficace qui envoutera tout le monde, des caves du Marquee Club aux ondes de la BBC. Les Animals, les Yardbirds ou les Stones populariseront une multitude de classiques tels Good Morning Little School Girl ou Hoochie Coochie Man, Eric Clapton se hisse en haut de l’affiche en se faisant surnommer God pour son incroyable talent à dévaler la gamme pentatonique…

Jusqu’à ce qu’un certain Jimi Hendrix débarque des États-Unis à Londres, illustre inconnu, et qui non content d’éjecter Clapton de son trône révolutionnera toute la musique moderne tout en rendant dans son jeu un perpétuel hommage à ses racines blues.

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