Peut-on chanter sans trac ?
Si vous pratiquez le chant et que vous devez monter sur scène, vous avez sans doute déjà expérimenté le trac. Qu’il soit latent ou handicapant, il est provoqué par une peur inconsciente. Heureusement, ce n’est pas une fatalité et nous pouvons tous apprendre à l’apprivoiser. Continuer à lire
Qu’est-ce que le trac ?
Peut-on chanter sans trac ? Le trac est une réaction du corps apparaissant le plus souvent au moment de paraître en public ou avant un examen. Les personnes sujettes à un grand trac peuvent éprouver des sensations d’étouffement, de sueur froide, de palpitation ou encore de malaise généralisé. Le trac est une émotion similaire à la peur. Il s’agit bien souvent d’un mécanisme inconscient incontrôlable dont les conseils rationnels ne sont pas suffisants pour l’atténuer. D’un point de vue purement biologique, le trac est une réaction de l’amygdale à des informations jugées dangereuses par le sujet. Elle envoie un signal à l’hypothalamus (une glande située dans le cerveau) qui sera chargée de mettre le corps en alerte pour se défendre ou fuir devant le danger. Ces mécanismes sont à l’origine des symptômes décris précédemment.
Au sens étymologique, trac viendrait du terme « traquenard » dans le vocabulaire de la chasse. Il pourrait également être emprunté au terme gitan trach signifiant « peur, angoisse. »
La particularité du trac, à l’inverse du stress par exemple est qu’il se manifeste uniquement en présence d’un public ou d’un jury. Il est donc directement lié à l’appréhension d’un jugement réel ou imaginé.
Pourquoi se manifeste-t-il ?
Le trac génère une montée d’adrénaline. Cette hormone va mettre en action le corps face au danger. Bien dosée, elle favorise l’éveil et la concentration. Cette sensation est normale et peut être utilisée à bon escient pour avant la performance. En revanche, mal maitrisé le trac est un vrai fardeau, il peut engendrer de la paralysie, de l’anxiété voire déclencher des crises de panique. Pour un chanteur ou une chanteuse, le plus grand risque est de perdre sa voix du fait d’une respiration saccadée ou d’une gorge nouée.
Il est important de retenir une chose : mêmes les plus grandes stars ont le trac. C’est un phénomène naturel que l’on peut apprendre à apprivoiser, il peut même devenir notre allié. L’intérêt du trac et de mobiliser en nous des ressources nécessaires. Lorsqu’il est modéré, il s’estompe très vite lors de l’exercice scénique. On peut ainsi apprendre à se laisser traverser par le trac lorsque l’excitation corporelle apparaît.
Comment gérer votre trac ?
De nombreux coachs vocaux ou professeurs de chants proposent des techniques précises pour apprendre à gérer le trac. Il s’agit bien souvent de techniques de respiration, de méditation et de détente. Ces techniques sont toutes appropriées et vous permettront sans aucun doute de relâcher la pression du corps.
Personnellement j’ai appris à gérer le trac avec le temps. Mon truc a été de travailler sur le lâcher prise. Pour moi la clé est d’apprendre à se détacher du résultat. Attention, je ne dis pas qu’il faille se désintéresser mais j’essaie plutôt de faire confiance en la vie. Se dire qu’à cet instant, il ne s’agit plus d’apprendre de nouvelles choses et de laisser les choses se faire comme elles doivent se faire et surtout se faire plaisir. Facile à dire me direz-vous. Il est vrai que ça peut paraître simple mais en réalité, il m’a fallu des années avant d’intégrer ça.
Avec l’expérience et selon notre vécu, on se fait davantage confiance. Pour ma part, je n’ai jamais eu de grandes humiliations publiques, je n’ai jamais été montrée du doigt, ce qui est une chance. En revanche, j’ai connu des loupés, des examens ratés, des notes faussées. Malgré tout, assumer ma défaite et m’en relever a été le meilleur exercice. Car une chose est sûre : on n’en meurt pas ! On peut alors décider d’en rire et reconnaître que nous sommes des êtres humains imparfaits et capables d’erreurs.
Pour réussir à me détacher, lorsque je rentre sur scène, j’imagine que je rentre dans un personnage. Ce n’est pas Morgane qui est vue mais un avatar qui a décidé de jouer le jeu. Je me détache ainsi de l’image de moi-même tout en sachant que ce qui est intime chez moi ne pourra jamais être détruit. Et je n’oublie pas de prendre du plaisir au maximum !
Il s’agit donc plus s’apprivoiser le trac que de chanter sans trac.