Le solfège et l’écriture musicale : une grande évolution
Ah le solfège ! Cette discipline que tant d’élèves en musique n’aiment pas ! Et pourtant, sans solfège, pas de musique de qualité et pas de musique en ensemble… jouer ensemble étant quand même un des buts lorsque nous sommes musiciens. Je parle bien entendu de cela dans un contexte de musique classique occidentale. Ici, nous allons parler de solfège, et plus largement d’écriture musicale. Continuer à lire
Une écriture musicale relativement récente solfège
Ayons bien à l’esprit que la notation et l’écriture musicale qui font foi aujourd’hui n’ont pas toujours été ainsi. C’est lors de l’époque baroque, qui a duré 150 ans (env. 1600-1750), qu’est apparue la notation telle que nous la connaissons aujourd’hui. solfège
Voici une partition de Jean-Sébastien Bach (1685-1750), compositeur baroque. Nos yeux du 21è siècle peuvent la lire et la jouer, même si la musique baroque a ses spécificités d’interprétation qu’il faut les connaître pour bien jouer une œuvre. Néanmoins, cela reste une partition compréhensible ! solfège
Si nous nous penchons sur la période d’avant, la Renaissance, nous découvrons des partitions déjà plus énigmatiques pour nous. Celles du Moyen-Age le sont également. solfège
Partition de Claudio Monteverdi (Renaissance) :
Partition du Moyen-Age :
Sur la partition ci-dessus, nous remarquons, au-delà des notes et du rythmes qui nous sont assez énigmatiques, qu’il n’y a que quatre lignes sur les portées. solfège
Pour lire et interpréter ces partitions, il faut être formé à la musique de ces époques. Ceci explique qu’il y ait des orchestres et ensembles qui se spécialisent dans ces répertoires. Néanmoins, pour des musiciens non-formés qui voudraient les jouer, je ne doute pas que des notations modernes de telles œuvres existent.
Tout n’est qu’une question de repères et de références. Si l’on montre ces partitions, même celle de Bach, à des musiciens orientaux par exemple, aussi bons soient-ils, ça ne leur parlerait pas du tout.
La musique contemporaine
Au 20ème siècle, de nouvelles notations ont vu le jour. Déjà le jazz a une écriture bien spécifique, avec la mention des accords à l’anglo-saxonne (avec les lettres). Comme les deux dernières partitions ci-dessus, il faut être familiarisé à cette notation. Cela se rapproche d’ailleurs de celle qu’il y a avait à l’époque baroque pour la basse continue. Les compositeurs n’écrivaient qu’une ligne de basse à laquelle étaient ajoutés des chiffrages d’accords… les musiciens sachant quoi jouer selon les chiffrages notés.
Et il y a un bien sûr la notation de la musique contemporaine qui elle aussi peut parfois décontenancer !
Pour ce répertoire, un « glossaire » des écritures et signes utilisés dans les oeuvres est souvent pas de trop !
Le cas de la percussion
Et pour terminer, une mention de la percussion, instrument que je pratique. Ce dernier a aussi parfois, au-delà de la musique contemporaine, des notations qui lui sont propres. C’est le cas de la caisse-claire, par exemple, qui est parfois notée sur une portée… de seulement une ligne ! Après tout, pourquoi en mettre cinq puisque cet instrument n’a pas de hauteur définie et que surtout cette hauteur indéfinie est invariable ? Cependant, le fait que ce soit sur une ligne n’empêche pas de comprendre ce qui est écrit, dans la mesure où le rythme est tout à fait classique.
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