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Les mille et une nuances du printemps…

Cette année, le printemps, ou plutôt sa discrétion, aura marqué les esprits. Nous n’aurons certes pas eu un printemps vivaldien, gorgé de sève, de vie et de soleil, comme le rêvait le génial Antonio en 1723 : Mais ce ne fut pas non plus, loin s’en faut, le printemps sauvage et païen de STRAVINSKI, dont nous avons pourtant fêté les 100 ans ces dernières semaines ! La création houleuse du célèbre ballet Le Sacre du printemps, chef-d’œuvre de la musique symphonique moderne, eut en effet lieu à Paris le 29 mai 1913 : Non, cette année, le printemps ressembla bien davantage à cela : Dans cette belle image, l’illustrateur a très judicieusement choisi la Mazurka Op. 68 n°4 de CHOPIN, émouvante méditation poétique qui fut sa dernière composition en 1849. Comme le souligne la fantaisie florale du dessin, une arabesque printanière en la majeur, totalement inattendue, vient soudain éclairer la mélopée automnale en fa mineur chromatique… Il s’agit là d’une étonnante modulation, vers une tonalité très éloignée, comme le montrent les nombreuses altérations de la mélodie ci-dessus : toutes ses notes comportent soit un bécarre, soit un dièse, car elles sont étrangères à la tonalité principale du morceau (quatre bémols … Continuer à lire

Cette année, le printemps, ou plutôt sa discrétion, aura marqué les esprits. Nous n’aurons certes pas eu un printemps vivaldien, gorgé de sève, de vie et de soleil, comme le rêvait le génial Antonio en 1723 :

Mais ce ne fut pas non plus, loin s’en faut, le printemps sauvage et païen de STRAVINSKI, dont nous avons pourtant fêté les 100 ans ces dernières semaines ! La création houleuse du célèbre ballet Le Sacre du printemps, chef-d’œuvre de la musique symphonique moderne, eut en effet lieu à Paris le 29 mai 1913 :

Non, cette année, le printemps ressembla bien davantage à cela :

image

Dans cette belle image, l’illustrateur a très judicieusement choisi la Mazurka Op. 68 n°4 de CHOPIN, émouvante méditation poétique qui fut sa dernière composition en 1849. Comme le souligne la fantaisie florale du dessin, une arabesque printanière en la majeur, totalement inattendue, vient soudain éclairer la mélopée automnale en fa mineur chromatique… Il s’agit là d’une étonnante modulation, vers une tonalité très éloignée, comme le montrent les nombreuses altérations de la mélodie ci-dessus : toutes ses notes comportent soit un bécarre, soit un dièse, car elles sont étrangères à la tonalité principale du morceau (quatre bémols à la clé). C’est cet éloignement qui crée la couleur musicale singulière du passage.

Mais cette merveilleuse et douce lumière n’a rien des rayons aveuglants du mi majeur de VIVALDI : mélancolique et voilée, elle s’évanouit sitôt apparue, et la musique replonge dans ses volutes mineures et tourmentées… Chez le maître du Romantisme qu’était Chopin, la « météo » de l’Âme était tout aussi capricieuse et imprévisible que celle du mois de mai 2013.

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